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| Avant nous le déluge | |
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piedra
Date d'inscription : 29/07/2015 Age : 47
| Sujet: Avant nous le déluge Dim 28 Mai 2017 - 20:09 | |
| Salut à tous! J'ai écrit un roman "Avant nous le déluge" qui parle de survivalisme. Je me suis pas mal inspiré de mes différentes lectures pour l'écrire, et donc de ce que j'ai trouvé sur ce site (aucune information personnelle, juste des choses que j'ai apprises ici). Je cite mes sources et donc "France survivalistes" dans la bibliographie. Vous pouvez le trouver là en eBook pour – d'1 euro ou en version papier: https://www.amazon.fr/s/ref=nb_sb_noss?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&url=search-alias%3Daps&field-keywords=avant+nous+le+d%C3%A9lugeVoici le début du livre (j'en mettrai plus si ça vous intéresse). 15 mois après Chasse Noé file sur le chemin goudronné. Le bruit léger du vent sur les feuilles couvre presque son léger essoufflement et le cliquetis de son VTT. Il est un peu plus de dix-sept heures. La chaleur de cet après-midi de juin s’estompe peu à peu. Il a quitté la base il y a une dizaine de minutes, laissant son groupe se débrouiller sans lui. C’est à la fois jouissif et pesant d’être considéré comme le chef. Il est heureux de se retrouver seul. Il ne roule pas trop vite, il ne doit pas arriver trop fatigué ; et puis les routes se sont dégradées, le bitume se fissure par endroit et il est jonché de petites branches arrachées par le vent, et jamais ramassées. Surtout, ne jamais se blesser. Il porte sur le dos l’étui avec sa carabine et un petit sac à dos avec une gourde, un couteau, un sac plastique, des plombs, un chiffon, une lampe de poche et un briquet. Le soir n’est pas encore tombé, mais déjà il profite d’une fraîcheur bienvenue après la lourde chaleur de la journée. Quelques jours plus tôt, au cours d’une veillée ils avaient décidé qu’il fallait éviter de s’éloigner seul ; mais Noé ne fait pas toujours ce qui a été décidé, même par lui. Il se considère comme un peu au-dessus des règles. On ne lui dira rien. On lui doit trop. S’il revient avec de la viande, en plus… Il arrive à la sortie du petit bois, près du hameau désert. Il y a là trois ou quatre maisons très anciennes, maintenant des ruines dont pas une n’a gardé de fenêtres intactes. Le crépi est tombé par grandes plaques depuis des années et l’on voit les grosses pierres brunes des murs apparaître. Une cheminée tient encore et Noé pense aux gens qui vivaient là, se tenaient au coin du feu pendant l’hiver, il y a combien d’années de cela ? S’il vient ici, c’est qu’il y a souvent vu des lapins sur l’espèce de place au milieu des vieilles maisons, et il n’y a encore jamais chassé. Il pose son vélo contre un mur et entre dans la première bâtisse. Le bois de la porte a été rongé par le vent et la pluie, il a perdu toute couleur et semble sculpté, strié par les veines du bois. Noé pousse la porte qui menace de tomber et se retrouve dans une assez grande pièce sentant l’humidité. Il y a dans un coin un amas de cartons et de planches de bois en train de pourrir. En face une fenêtre donne sur la petite place. Il pose son sac sur le sol de terre battue, ouvre l’étui de sa carabine, tape sur le canon pour charger l’arme, met un plomb et se met en position de tir, la carabine reposant sur le chambranle de la fenêtre. Agenouillé sur le sol légèrement humide, fixant l’étendue d’herbes folles devant lui, il attend. Il profite d’être seul. Depuis qu’ils vivent dans la base, ils sortent peu ; sont toujours ensemble, comme une famille un peu encombrante. C’est pour ça qu’il n’a proposé à personne de l’accompagner. Et puis, ils n’ont qu’une carabine à plomb (mais des milliers de plombs). Ils ont aussi une carabine 22 long rifle et un fusil à pompe, que Noé n’aime pas utiliser. Ils ne s’en serviront qu’en cas d’attaque, parce qu’il y a peu de cartouches, et qu’il faut éviter de faire du bruit, de s’attirer des ennuis. La base est isolée au bord d’une petite forêt, bien discrète, à cinq kilomètres du premier village, mais on fait attention. Il y a presque un mois qu’on n’a plus de nouvelles de l’extérieur. Dans le doute, on reste prudent. C’est pour cet isolement qu’il a choisi la base. Pour ça et pour le puits bien sûr. C’est parmi les premières choses qu’il a apprises, la règle de trois de la survie, ou ce qu’il faut éviter en premier : _ Trois secondes d’inattention (une doit suffire en fait) _ Trois minutes sans respirer _ Trois heures sans abri (dans le froid, la chaleur, ou l’humidité) _ Trois jours sans boire (d’où le puits) _ Trois semaines sans manger Jusqu’à maintenant ils n’ont jamais passé plus d’un jour sans manger, mais l’hiver finira par revenir, c’est dans l’esprit de chacun. Ce soir, il rentrera peut-être avec un lapin. Un lapin c’est l’assurance de vivre encore un peu, c’est de l’énergie pour produire du mouvement, de la chaleur, continuer à avancer encore. Il était absorbé par ses pensées quand un lapin a sorti la tête de son terrier. Il a tiré. Manqué. Il faut se reconcentrer, armer le fusil et attendre de nouveau. Un plomb de perdu. Ce n’est pas trop grave, il a un moule pour en couler de nouveaux. Il attend, mais plus rien ne vient, que le soir. Il se donne encore quelques minutes quand il aperçoit le chat gris et blanc. Un chat, un lapin, c’est kif-kif. Pour Marion ça l’embête un peu. Il vise la tête tandis que le chat passe, comme fièrement, à une quinzaine de mètres de la carabine. L’impact fait bondir l’animal d’un mètre. Il retombe parcouru de spasmes. Noé s’approche et tandis que le chat n’est plus secoué que par une activité nerveuse post-mortem, il l’achève d’un coup de couteau à travers le crâne. Il n’a jamais pris de plaisir à tuer, d’un autre côté, son rapport à la viande ne lui a jamais semblé si sain. Depuis qu’il chasse il se sent plus respectueux des animaux qu’il mange, il les observe, sait comment ils vivent, et précisément même de quoi ils sont faits. Noé prend le chat par la peau de la nuque, le pose sur une pierre plate au bord d’une des ruines. Il s’agenouille à côté de lui. De son couteau il perce la peau du dos, y enfouit les mains et tire dessus pour séparer la peau du reste du corps du chat. Il coupe la tête, le bas des pattes où il reste de la peau et la queue ; Marion et les autres n’y verront que du feu. Il doit ensuite vider les entrailles. D’abord une petite incision en bas du ventre du chat, puis il met ses doigts dedans pour relever la peau tandis qu’il la coupe vers la tête. C’est un moment critique parce qu’il ne faut surtout pas déchirer les organes du chat : ça le rendrait impropre à la consommation, ça voudrait dire qu’il l’a tué pour rien. Faire très attention à l’hygiène, ne prendre aucun risque avec l’alimentation. Il retire enfin les entrailles, enterre les parties dont il n’a pas besoin, met la carcasse dans son sac en plastique et retourne à la base. | |
| | | piedra
Date d'inscription : 29/07/2015 Age : 47
| Sujet: Re: Avant nous le déluge Dim 16 Juil 2017 - 20:55 | |
| Suite (début du chapitre 2) 17 mois avant
Julie
Les passions littéraires de Julie avaient semé en elle une graine de frustration. Elle sentait confusément que son monde ne pouvait pas se réduire à quatre murs, à un appartement, un immeuble, un quartier ou même une ville. Le sentiment d’être incomplète, comme vide, la rendait morose. Elle rêvait d’un ailleurs indéterminé, d’un univers plus onirique. La lecture de « Sur la route » de Kerouac lui avait donné le goût du voyage. Pourtant, en y réfléchissant, ce n’était pas ce genre de voyage qu’elle cherchait. À bien y regarder, qui était Kerouac? Un type cherchant un ami à travers les Etats Unis, vague parasite en errance, trop en conflit avec lui-même pour s’arrêter et se regarder bien en face. Il y avait certes une poésie incroyable dans ses pages, un rythme de bon jazz à vous faire tourner la tête, mais tout cela ne menait qu’à des beuveries et des coucheries glauques. Julie, elle, ne voulait pas tourner en rond. C’était comme s’il y avait quelque part un message caché, un secret qui lui permettrait de remettre son existence dans une perspective positive. Elle ne pouvait pas être condamnée à n’être que cela. Sa première tentative de recherche la conduisit à quelques centaines de mètres de chez elle. Ca ne faisait pas un grand voyage, mais la gare de la ville offrait de quoi être dépaysé. Ca lui avait pris comme ça, un soir de novembre. Elle s’était sentie bohème, coincée dans un appartement universitaire. Elle avait pris un sac à dos, mis deux trois affaires dedans, enfilé un jean confortable, ses Doc Martens ravagées, un sweat informe, sa grosse veste en laine, son chèche beige autour du cou, des mitaines et avait claqué la porte. Arrivée à la gare, son envie de partir ne s’était pas dissipée, mais elle ne sut pas où aller. Voir la mer : cliché, Paris : bof, quitter la ville pour une plus grande… Alors elle s’était assise cinq minutes dans un coin un peu isolé, le temps de réfléchir. Elle ne voulait pas être reconnue d’autres étudiants qui pourraient venir la voir, lui parler, la ramener à une réalité qu’elle fuyait. Tout devient plus réel quand on s’arrête. Elle aperçut autour d’elle quelques personnes qui semblaient dormir. Certains avaient la tête posée sur leur sac de voyage, d’autres se blottissaient à deux ou trois. Julie se dit qu’ils devaient attendre un train tardif, ou alors le matin dans un lieu vaguement protégé. Elle sentit le courant d’air froid auquel on ne pouvait échapper nulle part dans la gare. Il y avait aussi, malgré l’heure tardive, le bruit de fond de voyageurs qui parlaient à voix basse, en général à leurs téléphones. Et puis le bruit électrique et décroissant des trains qui partaient, et celui insupportable du crissement des freins de ceux qui arrivaient. Tout cela baignait dans une luminosité glauque de néons fatigués. Julie se sentit étrangement bien. Pour profiter du moment, et parce qu’elle ne savait pas trop quoi faire d’autre, elle entreprit de se rouler une cigarette, avant de faire autre chose. La lumière du briquet mit fin à son isolement. Dans la pénombre, elle se sentit soudain visible, actrice et non plus spectatrice. Un couple de clodos avec un chien de type berger allemand s’approcha d’elle. L’homme portait un jean trop court et plusieurs couches de vêtements sur le torse, dont la dernière était une chemise de bûcheron à damier rouge et noir. Il avait le visage tout en arrêtes et en creux, et une barbe fournie poivre et sel. La peau du visage de la femme semblait figée, comme après avoir été agrippée et tirée vers l’avant ; elle portait sur ses épaules une longue veste grise informe, comme on aurait porté une bâche pour se protéger de la pluie. Julie sentit son rythme cardiaque accélérer. Allait-on lui dire qu’elle n’était pas à sa place ? Qu’en restant là elle jouait à un jeu dégradant pour ceux qui étaient contraints d’y dormir ? Le regard clair de l’homme capta les yeux de Julie, tandis qu’il lui tendait un mégot au bout de deux doigts tordus et décharnés, comme des branches mortes. T’as du feu ? | |
| | | Tanis
Date d'inscription : 08/04/2017 Age : 44 Localisation : Pays des abris atomiques
| Sujet: Re: Avant nous le déluge Dim 30 Juil 2017 - 23:59 | |
| Ça m'intéresse. J'aime bien le papier donc je vais regarder ton lien | |
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| Sujet: Re: Avant nous le déluge | |
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| | | | Avant nous le déluge | |
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