Date d'inscription : 20/11/2016 Age : 33 Localisation : Île-de-France
Sujet: La banalité du mal Jeu 5 Juil 2018 - 16:31
Je trouve souvent que sur le forum, on a tendance écrire et penser de manière très binaire, d'un côté les gentils (moi et ma tribu), de l'autre les méchant (les autres, les délinquants etc.). Je suis tombé sur cette vidéo aujourd'hui, rien de bien nouveau, mais je me suis dit que ça ouvrirai bien le débat. D'un coté le voleur, celui que personne ne voudrai normalement dans sa B.A.D, de l'autre le citoyen passif qui n'a jamais rien fais de mal, et pourtant... Alors ma question, en cas de fin du monde, qu'elle serait pour vous la ligne morale à ne pas franchir pour les vôtres mais aussi pour les autres . Et dans une société qui aurait perdu juge et police et ou nécessité fait loi, sur quel critère accorder sa confiance aux autres ?
Vous avez une heure
thanatos Modo
Date d'inscription : 15/07/2014 Age : 43 Localisation : Limousin / QRZ 14FS19
Sujet: Re: La banalité du mal Jeu 5 Juil 2018 - 19:02
Rigole, ça me donne envie de tenter une copie de philo là, sauf qu'il y a 2 questions et pas une seule, dommage
Tout d'abord si l'on analyse cette vidéo, je constate que la plupart des humains, à travers l'exemple de la fliquette, pensent qu'il est facile de savoir si un comportement est "bien" ou "pas bien", et que parfois même un voleur peut bien se comporter.
"On sent que l'humain a prit le dessus sur le voleur", dit-elle.
Ce que la fliquette n'a pas compris, c'est que l'activité de vol n'est pas forcément(voir souvent) lié à une éthique/ligne de conduite, mais à une suite d’événements qui ont fait que la personne est tombée dans cette activité, parfois sans être indifférente au mal qu'elle peut causer.
Ainsi un père de famille qui pourrait être amené à voler, tuer même si nécessaire pour protéger son enfant et lui apporter de la nourriture en cas de crise majeure, sera considéré comme un monstre dans nos sociétés modernes.
Au contraire, le type en costard cravate qui signe, en période normale, une délocalisation de son entreprise en chine ou en roumanie parce que c'est moins cher là-bas et que on peut imposer des conditions de travail qui dégradent la santé des travailleurs sans être inquiété par la justice pour autant, sachant que ça va mettre 500 familles dans un état de pauvreté/précarité en France, mais qui s'en bats les couilles, sera par contre considéré comme un "premier de cordé", à la charte éthique officielle aussi blanche que son sourire et que sa chemise.
On peut alors se demander légitimement où sont situés ces deux exemples sur l'échelle des merdes.
Quelle serait alors la ligne morale à ne pas franchir en cas de fin du monde ?
En ce qui me concerne je placerais la ligne là où elle permet à mes enfants de survivre, peut importe ce qu'il y a entre cette ligne et moi.
S'il y a entre cette ligne et moi du vol et des meurtres, et ce malgré ma préparation, c'est que la société (gouvernements ou population humaine locale - exemple d'une attaque de BAD) aura vraiment forcée les choses pour qu'on en arrive là.
Je ne me considérerais donc comme absolument non responsable des actes commis, je dormirais bien le soir et pourrais me regarder sans problème dans une glace.
easy Membres d'honneur
Date d'inscription : 21/05/2017 Age : 42 Localisation : Alsace (68)
Sujet: Re: La banalité du mal Jeu 5 Juil 2018 - 19:28
le voleur soigne ses clients; sinon demain il n'en aura plus!
Philippe Membres d'honneur
Date d'inscription : 03/08/2016 Age : 54 Localisation : Hauts-de-France
Sujet: Re: La banalité du mal Jeu 5 Juil 2018 - 19:40
Bien et mal ne font qu' un ...............
electroclem Modo
Date d'inscription : 28/08/2013 Age : 36 Localisation : Partout ! Et nulle part à la fois !!
Sujet: Re: La banalité du mal Jeu 5 Juil 2018 - 19:52
Même sans aller jusqu'au scénario de "fin du monde" le nombre de fois ou je me suis arrêté pour porter secours et même pas un simple merci quand tu revois la victime après !! On peut inverser la question. Pourquoi quand certaine personne nécessitant de l'aide on un comportement hautin après coups ?
Ce n'est que mon point de vue mais, personne ne peut dire comment il va réagir avant d'y être confronter ! Que ce soit pour porter les gestes de premiers secours ou tout simplement prévenir les secours, certaines personnes vont restées "scotché", sidéré par l'action qui se déroule devant eux. Et d'autre vont foncer sans réfléchir ... quitte a se mettre en péril...
Article 223-6 du code pénal ! Nous sommes un des seuls pays à sanctionner un citoyen en cas de "non-assistance a personne en danger" (avec l'Allemagne) me semble t"il. De mémoire ce sont les Allemands qui nous l'on fait adopter pendant l'occupation (si ma mémoire est bonne, ma formation de moniteur/instructeur commence a dater).
Pour ma pars j'ai déjà porté secours (à plusieurs reprise) mais en situation "normale" sans dégradation quelconque et sans que les gens ne veuillent me nuire préalablement. En cas d'effondrement ma réaction je la connaitrais le moment venu quand j'y serai confronté. Mais je suis conscient que l'instinct primal existe, surtout quand l'environnement nous pousse dans nos derniers retranchements mental et physique. Le tout est (comme d'habitude) de bien analyser l'évènement "après coups" pour mieux se connaitre.
Madmat
Date d'inscription : 20/11/2016 Age : 33 Localisation : Île-de-France
Sujet: Re: La banalité du mal Ven 6 Juil 2018 - 11:57
thanatos a écrit:
Ainsi un père de famille qui pourrait être amené à voler, tuer même si nécessaire pour protéger son enfant et lui apporter de la nourriture en cas de crise majeure, sera considéré comme un monstre dans nos sociétés modernes.
Au contraire, le type en costard cravate qui signe, en période normale, une délocalisation de son entreprise en chine ou en roumanie parce que c'est moins cher là-bas et que on peut imposer des conditions de travail qui dégradent la santé des travailleurs sans être inquiété par la justice pour autant, sachant que ça va mettre 500 familles dans un état de pauvreté/précarité en France, mais qui s'en bats les couilles, sera par contre considéré comme un "premier de cordé", à la charte éthique officielle aussi blanche que son sourire et que sa chemise.
On peut alors se demander légitimement où sont situés ces deux exemples sur l'échelle des merdes.
C'est bien vrai, dans le fond, on peut déjà voir dans ton exemple une ligne possible autour de la question de la dignité humaine. Quelqu'un qui ne baffoue pas la dignité d'un autre etre humain même s'il fait quelque chose de "mal" poussé par la nécessité serrait une personne dans laquelle je pourrais me recconaitre, alors qu'une autre personne qui n'hésite pas à bafouer cette même dignité tant qu'il a la certitude de son impunité, j'espère que je ne deviendrai jamais comme ça !
a2pir Modo
Date d'inscription : 01/02/2015 Age : 63 Localisation : bretagne
Sujet: Re: La banalité du mal Ven 6 Juil 2018 - 17:57
thanatos a écrit:
........ Ainsi un père de famille qui pourrait être amené à voler, tuer même si nécessaire pour protéger son enfant et lui apporter de la nourriture en cas de crise majeure, sera considéré comme un monstre dans nos sociétés modernes.
A.....
cannibalisme dans presque toutes les guerres ...
c'est bien après vol/ agression que vient cette extrémité
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Sujet: Re: La banalité du mal
La banalité du mal
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