Pour optimiser votre jardin vous pouvez utiliser avec profit le crottin de cheval.
Mais pas n’importe comment !
Crottins frais :
on peut ramasser directement le crottin à « la sortie d’usine ». A condition de bien l’émietter et de ne jamais le mettre directement en contact avec les plantes, il peut servir d’engrais mais il faut garder à l’esprit qu’il est « brut » donc corrosif et peut brûler les racines. Dans une préparation de sol il faut mettre peu de crottin dans beaucoup de terre. Sinon le poser aux pieds des fruitiers mais pas collé contre le tronc.
Broyat de refus :
Chevaux en pâture :
les chevaux au pré crottent toujours aux mêmes endroits, endroits qu’ils ne mangent pas, cela s’appelle des « refus ».
Pour éviter que ces zones improductives s’étendent, on passe régulièrement le broyeur.
Résultat, une couche formée d’un mélange de poudre et petits morceaux de crottins, avec de l’herbe coupée.
* Utilisation :
Ramassé au râteau ce broyage de refus peut être utilisé en paillage pour les plantes à forts besoins « énergétiques » : pieds des arbres fruitiers, rosiers, fraisiers. Avec la pluie le crottin va libérer son engrais, l’herbe au-dessus va rester en « protection » du sol.
Attention le crottin « frais » est corrosif, il ne faut pas pailler de jeunes pousses ou des végétaux fragiles/ ayant peu de besoins nutritifs, avec le broyat de refus.
Les broyats peuvent aussi être répandus (« à la volée » ) sur le gazon, cela le fera pousser bien vert et dru. Moi j’en répands dans mes petits paddocks (petits parcs de 100 m²) et sur mon herbe autour de la maison.
Fumier :
ceci se rapporte au fumier de cheval, je ne sais pas si le fumier d’autres animaux (poules, ruminants) est utilisé ainsi.
Quand les animaux « dorment » dans une écurie, on peut pour l’hygiène (absorption des urines) et le confort (« matelas ») leur faire une litière végétale.
Cette litière est un investissement en argent (achat des matières premières), en temps (si on récolte soi-même + temps de curage des litières souillées) il est donc intéressant d’avoir un « retour sur investissement » grâce au fumier.
La fumier, curé est mis en tas. Attention pour une hydratation donc une dégradation optimale , le tas ne doit pas être pointu mais « creux » au milieu, afin de faciliter la pénétration des eaux de pluie. Ce n’est pas qu’un tas de « m*rde » mais la promesse de futures bonnes récoltes au jardin !
* La première année le fumier ne « sert » à rien. Il se décompose lentement sous l’action des insectes et vers de terre. Le tas se présente sous forme de pailles mêlée à des boulettes de crottins. On peut retourner régulièrement des fourchées sur le dessus pour faire apparaître les vers de terre, pour la plus grande joie des poules !
* la 2ème année le fumier se présente sous forme de petites brindilles végétales, fibres de crottin et de paille entremêlés, très fines. C’est un engrais excellent. On peut en mélanger 1/3 dans les préparations de terre (pot de fleur, jardinière, sol du potager)
* la 3ème année, le fumier est un humus qui sert de substrat aux plantes. On peut l’utiliser tel quel, comme du terreau. (déjà enrichi donc ne pas y rajouter d’engrais!)
Pratiques de jardiniers :
J’ai expliqué comment je procède à chaque paragraphe.
Mais comme nous avons une usine à crottin à la maison, nous donnons notre fumier aux voisins qui jardinent. Voilà 2 façons de faire de personnes à qui je le livre :
*jardinier 1) :
ne prend que du fumier frais (1 an) on lui apporte en remorque.
Il prépare ses tas de compost en faisant des « lignes ». En effet un gros tas (colonne, silo) est difficile à hydrater et retourner, alors qu’une ligne de 50 cm d’épaisseur peut être retournée sans difficulté.
Au fond de son jardin il y a 3 lignes : celle de l’année, celle de 2 ans, celle de 3 ans.
Il met le fumier d’1 an sur le compost d’1 an. Le tas de compost est donc composé d’épaisseurs d’épluchures/ détritus de cuisine, tontes de gazon et fumier. Cette ligne est alimentée uniquement.
La ligne de 2 ans est retournée à la fourche de temps en temps.
La ligne de 3 ans est « mûre » utilisée au jardin.
*jardinier 2) : personne âgée à qui je livre du fumier de 2 ans, dans des seaux pour faciliter la manutention.
Il en met dans son compost de jardin (maison) pour l’enrichir.
Dans le potager, il l’utilise directement comme engrais, en le mélangeant à la terre ou en le déposant au pied des arbres. Puis il paille avec les tontes de pelouse.
Bon sens de l’ancien temps :
Mais comment faisait-on quand on n’avait pas de tracteurs pour broyer, empêcher l’extension des refus et le gaspillage de l’herbe ?
Les anciens pratiquaient le pâturage en mélangeant bovins et chevaux, les vaches mangent les refus des chevaux et vice-versa (comme dans les écosystèmes sauvages, voir la Camargue par ex.) Les vers parasites ne sont pas les mêmes, cela limite aussi les infestations.
Ils pratiquaient aussi le pâturage alterné, en mettant tantôt des équins, tantôt des bovins, sur le même pâturage.
Maintenant dépêchez-vous de vous rendre chez celui de vos voisins qui a des chevaux, ou au centre équestre le plus proche. Les chevaux sont des usines à crottins et tout le monde est ravi de se débarrasser de cette « production » envahissante. Votre jardin vous en sera reconnaissant.