traction animale

Je parle du monde d’après l’effondrement, quand la vie sera stabilisée et redevenue calme voire paisible.

(et j’élude confortablement, opportunément voire hypocritement, la période de cataclysme qui va le précéder… à laquelle je ne suis pas certaine de survivre, haha)

Chez moi tous les jours c’est le « monde d’après », celui où on aura renoué avec la traction animale faute de carburant.

A la maison j’ai un cheval « survivaliste » qui sait tout faire.


En choisissant mon cheval je voulais un compagnon du quotidien pour m’accompagner dans toutes sortes d’expériences, j’ai choisi un poney de montagne. Ceux qui ont vécu des milliers d’années sans l’aide de l’Homme, puis une fois domestiqués, ont été les parfaits assistants des petites exploitations familiales dans toutes les tâches du quotidien : traction, maraîchage, transport attelé ou bâté, monte en selle. Tout en restant frugaux, consommant peu de foin et peu de grain, résistant aux climats rudes.


Dans l’ancien temps ces « petits chevaux de pays » étaient aussi appelés « bidets », la chanson « à dada sur mon bidet » nous est restée.

Lotus est un mérens (race des Pyrénées) d’1m40/ 400 kilos. J’ai eu la chance, il y a 20 ans, de trouver un individu « originel » c’est à dire format poney rustique, à savoir que toutes ces races malheureusement, évoluent vers plus de taille, plus de vivacité et vers un format plus « sport » ce qui leur fait perdre beaucoup de polyvalence. L’offre suit la demande et la demande actuelle est plus tournée vers les ports équestres que vers l’utilitaire.

Haflinger modèle "sport"


modèle traditionnel/ originel

Avec son physique costaud et porteur mon cheval me promène aisément sur son dos.


Pour promener avec mes amis, je l’attelle à une petite calèche.


(je coupe car je ne sais pas si les photos vont passer)

Il excelle en transport bâté ;
j’ai déjà amené des déchets verts à la déchetterie,


ramené des pneus trouvés dans les bois (!!!) ;


si je randonne à pied il porte mes bagages.


J’ai tenté le transport de bois mais je n’avais pas de bât « spécial bois » destiné à éloigner la charge des flancs ; les bouts de bois lui ont fait mal, ce qui a occasionné  un rodéo monstrueux et ça s’est fini par une entorse au doigt.
Ca m’apprendra à ne pas suivre l’exemple des anciens.

Et en traction aussi :
je peux passer la herse sur les petits terrains,


tirer des troncs de bois (troncs de pin de modestes dimensions/ poids)


pour ramasser les tailles de haies, je les entasse sur une bâche et on fait le tour du pré pour les réunir puis les brûler

Comme « loisirs » l’hiver je me balade en luge

un de mes amis fait du roller, donc Roller-joering


Côté entretien il vit toute l’année dehors sans souci.


Econome en foin il grossit avec « rien » ce qui est dispendieux en paniers de régime anti-obésité et en clôtures pour morceler les parcs et limiter l’accès à l’herbe.


Plusieurs professionnels m’ont assuré qu’en le faisant travailler tous les jours, 6h par jour il pourrait suffisamment garder la ligne pour se passer de régime et avoir un accès « libre » à l’herbe toute l’année. (ce qui en fait un cheval de travail économe)…

Ce format de poney est très pratique car assez grand pour être monté tout en passant partout (ou presque ;


Sauf en gabarit : par rapport à un humain, il est limité en largeur/ hauteur et poids, (sur les passerelles par ex.) mais dispose de suffisamment de force pour accomplir les petites tâches quotidiennes à la campagne.

Dans le monde d'après ça serait le partenaire idéal pour travailler sur une petite exploitation vivrière.

Se sont des animaux rustiques mais doivent nécessité le besoin d'un vétérinaire de temps en temps où se sera la même périodicité pour un chien.

Il n'y a pas que ton poney qui ai réussi à vivre sans l'homme. Les animaux était là avant nous. Ils savent donc tous faire sans nous. Idem pour les pieds de tomate du jardin. L'homme n'a pas inventé les plantes, elles étaient là avant tout le monde et savent donc très bien faire sans l'homme.

Milagi :
oui mais certains sont plus "survivalistes que d'autres. Le caniche de la voisine qui ne sort pas sans son petit manteau crèverait s'il n'a pas son petit pâté et son coussin au coin du feu.

Tu ne peux pas dire "ils étaient là avant nous donc ils n'ont pas besoin de nous" : la plupart des races animales sont génétiquement faites pour nous servir et trop éloignées de leur morphologie voire physiologie naturelle.
Les vaches blanc-bleu belge ne peuvent mettre bas que par césarienne. Zéro autonomie.
Les graines de supermarché font des fruits ou, légumes une génération, peut-être 2 si tu as de la chance... Ensuite ça dégénère.

Puis l'homme a sélectionné des caractéristiques avantageuses pour lui (grosseur des fruits, rendement) au détriment souvent de caractéristiques intéressantes pour la plante en général (résistance...)

497719 :
vaccins 1/an mais le plus utile pour un cheval au travail, c'est l'ostéopathe.

sur les troupeaux de vaches avec ou sans les hommes..
Blanc bleu belges est une sélection créee de l'homme .. oui effectivement sans césarienne ça ne passe pas..

Les laitiéres Holstein / en France ça met bas tout seul ,des fois un coup de main est necessaire.. En australie , ils ne savent pas vaire veler une vache.. elle meurt si ça ne passe pas.. mais ils ont des troupeaux immenses.. Mon fils de 17 ans était un demi-dieu la bas , car il faisait veler les vaches pendants son stage de 6 mois.. les australiens n'avaient jamais vu ça..

Mon beau pére dormait avec ses chevaux de trait quand ils allaient pouliner.. Plus grand monde ne sait sortir un poulain.. beaucoup plus difficile qu'une vache semble t il..

De fait, ces 2 petits fils (mes fils) sont appelés des fois dans les fermes du coin pour sortir des veaux quand c'est difficile.. La transmissions du savoir..

Inhabituel et intéressant ton topic..

topic intéressant, et très bien illustré


mais, pour la plupart des gens, et la plupart des usages, la traction animale la plus facile d’accès et la plus commune ... c'est la traction humaine

tu met deux trois humains à tirer/pousser une charrette, elle roule, pas très vite, pas 12heures d'affilée, mais elle roule

et dans le cadre d'une vie en autarcie, les distances à franchir raccourcissent énormément d'un coup ... sauf pour le carburant, le sel, et les produits impossibles à produire localement (mais alors, on est dans un retour à la civilisation, plus dans la survie sans aucun contact ni échange)

Le cheval c'est bien, l'âne, le chien, voir la chèvre aussi. Mais plus c'est gros et plus il te faut d'espace pour la bête.

Il me semble avoir lu qu'il faut un hectare pour un cheval pour assurer son alimentation. C'est trop pour moi vu le prix du foncier. Avec une telle surface, je choisirai plutôt la production de viande et de céréales.

La traction animale ne s'improvise pas. Ça doit être un gros travail d'apprentissage et d'entraînement pour l'homme et l'animal. Félicitations pour tes résultats.

Et il faudrait que le cheval passe la première période. Je regarde parfois les chevaux et poneys du centre équestre voisin qui passent devant chez moi. Ça en fait des kilos de viande...

les gros poilus, c'est plus une passion qu'un outil de nos jours, et certains sont de vrais toutou-débrousailleurs

mais, celui qui possède, et entraine un gros poilu, sans dépenser des fortunes, et qui aime s'en occuper, a un sacré bon outil (un peu comme un mini tracteur, en plus drôle)

j'aime bien les poney, c'est assez malin, ça mange de tout, c'est rarement malade, et ... pas mal sont naturellement assez poilus pour passer l'hiver dehors en dessous de la Loire (voir au dessus les hivers doux)

si j'avais le choix, j'aurai une préférence pour une mule, les seules que j'ai fréquentées étaient parfaitement dressées, très très intelligentes, très très sures (contrairement au bourrin moyen qui flippe sorti des chemins tracés)
mais ... elles coutaient cher, et je n'ai plus accès à cette source

bon, je n'ai pas de terrain, je n'aurai donc surement jamais de gros poilu sous le coude, mais tout l’intérêt de ce topic, c'est de prouver par la pratique, qu'un petit bourrin peux faire beaucoup de choses, pour, au final, pas trop cher

un cheval de sport coute cher (fragile, délicat, et couteux à soigner), un petit bourrin de travail rustique (pour peu qu'on en trouve), fais la même chose, en moins classe ... mais tellement plus de choses aussi


et, malheureusement 375hh a raison, les tas de viande sur pied attirent les mauvaises gens, ceux qui ont des contacts dans le milieu de l'équitation le savent, par moment, des gens s'amusent à roder en campagne ... et mutiler les animaux ...
... en cas de famine, je ne doute pas une seconde que ce genre d'individus se feraient un plaisir de tailler des steak sur la bête dans le pré

Je persiste sur le tas de viande. Le centre équestre serait incapable d'assurer l'autonomie alimentaire de ses pensionnaires. Si crise il y a, les chevaux finiront en lasagne.

JJ62 :
Le fermier chez qui Lotus était en pension n'achetait jamais de vaches : dehors 24/7 par tous les temps dans un grand pré et rentrées uniquement pour vêler (prêtes à êtres opérées par le véto si besoin, ou aidées). Uniquement des abris naturels (haies, bois de sapins et dénivelés) Comme nourriture herbe à la belle saison et foin en hiver et c'est tout.

Toutes les génisses nées chez lui étaient belles et fortes mais s'il achetait "ailleurs" les vaches maigrissaient ou finissaient par être malades. Du coup il gardait uniquement ses souches à lui. Pour cela il changeait de taureau tous les 3 ans par contre.

Les troupeaux de milliers d'animaux en extensif c'est compris avec une acceptation de 5 ou 7% de pertes je crois (prédateurs, mauvais temps, accidents) Contrairement à nous il y en a tellement qu'ils ne peuvent pas tous les surveilller. Et contrairement à quand tu as 25 vaches, une perte sur 4000 est moins importante en %.

Agralil :
les distances raccourciront par rapport à la voiture mais dans le temps la marche à pied était plus « commune » et les gens bien mieux entraînés… Quand Alexandre Dumas se baladait en Suisse il faisait ses 30 km dans la journée… moi je serais bien incapable de les faire.

Je pense que si un gros b*rdel met à mal le mode de vie actuel peut-être qu’on reviendra comme dans le temps avec des prés communaux (quand les gamins menaient paître la bique le long des chemins et que les « haras » n’étaient autre que des chevaux lâchés dans des espaces non cultivables, comme la lande de New-Forest en Angleterre, qui produit encore une bonne race de poneys.)

En 1850 un aristocrate excentrique (Dülmen) a clôturé en Allemagne quelques milliers d’hectares et y a lâché différents chevaux… 150 ans après ce mélange est devenu une race de poneys (1m30) travailleurs et rustiques (actuellement la réserve est « entretenue » en prélevant annuellement le surplus d’individus car ils n’ont pas de prédateurs) Ils sont vendus et ont un succès fou.

Les mules sont le top du « cheval de travail » mais apparemment difficiles à dresser et qui prennent des travers pénibles si elles ne travaillent pas beaucoup et pas régulièrement. Je pense qu’un savoir-faire s’est perdu avec la disparition des muletiers.

Moi je n’ai du terrain que depuis quelques années, avant c’était pension à la ferme, pour un prix modique. De l’herbe, de l’eau et des clôtures et mon cheval n’a besoin de rien d’autre.

A part ça le cheval est un mauvais « tas de viande » car il y en a moins par kilo de poids vif, que sur d’autres animaux (bovin par ex.)

Pour en revenir au chien il a été longtemps un animal de travail.

Les Gaulois avaient des roquets de compagnie, des gros chiens et garde, de troupeau, des mâtins de guerre et bouffaient les chiens errants qui traînaient dans les villages (exemple de bonne gestion des ressources je trouve)

Ma grd-mère me racontait souvent l’histoire de la laitière (assistée par un chien qui tirait sa charrette) qui avait eu une crise d’épilepsie, personne n’avait pu l’approcher pour lui porter secours car le chien les e empêchait, agressif  !

Tiens j’ai trouvé une laitière. Mais mon anecdote se passe à Clermont-Ferrant


Avant l’arrivée des Européens en Amérique les Indiens des plaines utilisaient le chien comme bête de somme : tirant ou portant des fardeaux.

Ya qqs années j’avais vu un documentaire sur un randonneur parcourant l’Himalaya, avec 2
gros chiens de bât pour l’aider à porter ses affaires. Tous les 2 jours il achetait une chèvre aux bergers qu’il rencontrait en chemin, pour les nourrir sinon selon ses dires «quand ils ont trop faim ils se servent eux-mêmes ».

Je trouve cette aide pas mal car un chien est facile à loger, à nourrir et à dresser (si on sait y faire). Il est polyvalent , peut surveiller, garder, porter,…