Se contenter de l'eau de pluie ?

Voici une présentation du système d'eautarcie permettant de devenir autonome en eau avec uniquement les petites goutes qui roulent sur votre toit. L'installation semble probante. Il faut également savoir qu'elle est conçue pour fonctionner avec des toilettes sèches et l'eau devient ainsi plus facile à traiter




L'eau des précipitations, venant du toit, est conduite dans un petit bassin enterré appelé intercepteur primaire. Elle s'y débarrasse de ses impuretés les plus grossières. L'intercepteur primaire peut également être remplacé par un filtre à panier. L'eau arrive ensuite dans la citerne de décantation où les impuretés plus fines se déposent au fond.
Afin de préserver la qualité de l'eau, les citernes doivent toujours être enterrées. Une bonne citerne à eau de pluie n'est autre que l'imitation artificielle d'une cavité rocheuse souterraine dans laquelle l'eau se conserve en très bon état.
Le trop-plein de la décantation se déverse dans la citerne de stockage. Pour un usage domestique, l'acidité de l'eau de pluie doit toujours être neutralisé. Celle-ci se fait grâce aux propriétés basiques du béton ou de la maçonnerie. Pendant la neutralisation l'eau se charge légèrement en sels minéraux utiles. Toutefois, elle reste encore très douce, contenant très peu de calcaire.
La citerne est équipée d'un trop-plein, et d'un aérateur d'étang. A partir de la citerne, l'eau est aspirée à travers une crépine flottante. Ainsi, la pompe n'aspire ni les impuretés déposés au fond, ni celles qui surnagent.

Nous arrivons ainsi au système de pompage et de filtration. Après avoir passé par un filtre de 25 microns, l'eau est mise sous pression par le groupe hydrophore pour être filtrée à travers un un filtre de 10 microns. Le système peut également être équipé d'un compteur d'eau et d'un robinet pour purger l'installation.

L'eau obtenue est de qualité non potable, mais inoffensive. Elle est distribuée dans toute la maison, pour les usages non alimentaires. L'absorption accidentelle d'un verre de cette eau n'est pas nuisible à la santé. Cette eau alimente la lessiveuse, le lave-vaisselle et tous les robinets d'eau froide de la maison. Dans le boiler elle est chauffée pour alimenter la salle de bains et la cuisine. Dans une maison équipée de ce système, il n'y a qu'un seul robinet, généralement placé à la cuisine, qui délivre de l'eau potable de haute qualité. Celle-ci sera utilisée pour la boisson et pour la cuisine. La qualité de l'eau de pluie rendue potable par un système de micro-filtration ou d'osmose inverse, est équivalent à celle des meilleures eaux minérales du commerce, pour un prix de revient de 1 à 3 centimes le litre.





Les eaux usées arrivent dans une simple fosse septique appelée ici « fosse à eaux grises ». Ces eaux étant toujours tièdes ou chaudes elles s'y épurent plus rapidement que dans une fosse septique classique. Pour un meilleur fonctionnement, il ne faut pas y installer un bac dégraisseur.
Les graisses s'accumulent à la surface de l'eau et tout en empêchant l'accès de l'air, elles abritent et alimentent les bactéries qui décomposent les savons et les produits utilisés pour la lessive et la vaisselle. Les bactéries mortes se déposent au fond pour former une boue. Celle-ci fermente et produit un peu de méthane, de l'azote et de dioxyde de carbone. De ce fait, la boue se décompose à la même vitesse qu'elle se forme. Cette fosse ne demande donc aucun entretien : on l'enterre et on l'oublie. En l'absence d'air, l'azote contenu dans les eaux usées est transformé en azote atmosphérique. L'eau sortant de cette fosse contient moins de nitrates que l'eau de distribution utilisée par le ménage.
Les eaux digérées et décantées quittent la fosse par le trop-plein pour passer dans le bac d'aération. Dans ce bac, grâce aux bulles d'aire produits par un aérateur, l'odeur de l'eau digérée est atténuée.


L'épuration se poursuit dans la tranchée végétale filtrante. Celle-ci ne présente qu'une surface d'environ 1 m² par personne. L'eau digérée passe donc à travers un filtre constitué par les racines des plantes qui occupent les cavités entre les galets lavés qui garnissent la tranchée. Elles s'accumulent dans un puits de collecte avant de se déverser dans l'étang de finissage qui occupe environ 1,5 à 2 m² de surface par personne. Celui-ci est une cavité profonde de 80 cm au centre et 30 cm sur les côtés, rendue étanche avec une bâche en plastique. On y installe des plantes. Celles-ci n'y sont que pour filtrer physiquement l'eau et pour la décoration. L'épuration finale se fait grâce à la lumière du jour qui fait coaguler les résidus de savons et aussi les bactéries qui se déposent dans le fond de l'étang. La boue formée est alors prise en charge par des bactéries qui la transforment en eau et en dioxyde de carbone. Des briques de tourbe disposées sur le périmètre de l'étang font office de trop-plein. Ce système prend peu de place et l'eau purifiée est limpide, inodore et répond bien souvent aux normes pour l'eau potable.